L’appel à projets 2022 de l’UNADEV «Un véritable plaidoyer en faveur des personnes déficientes visuelles»
Formation, insertion professionnelle, orientation et maintien dans l’emploi… Les personnes aveugles et malvoyantes font quotidiennement face à ces défis. Pour répondre à ces enjeux, l’UNADEV lance un appel à projets 2022 dont l’objectif est d’impulser des initiatives, des actions qui visent à favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap visuel dans les cursus de formation et permettre ainsi leur insertion professionnelle. Magalie Gréa, Directrice générale de l’UNADEV et Christophe Guérin, Directeur des missions sociales de l’association, également membres du jury de l’appel à projets, nous en disent plus sur leurs ambitions face à cette initiative d’envergure.
Contribuer à l’amélioration de l’accès à l’autonomie sociale et économique
Pour Magalie Gréa, favoriser l’insertion professionnelle des personnes déficientes visuelles était une évidence. « Suite à notre dernier appel à projets 2019, qui a rencontré un véritable succès, nous avons ressenti le besoin de mieux cibler nos objectifs. En effet, celui-ci concernait l’innovation de façon très large, en matière de sport, mobilité, accessibilité, nouvelles technologies, etc. Il nous a semblé judicieux de le concentrer sur un domaine plus précis, une thématique phare qui finalement est à la base de l’autonomie : l’emploi. Ceci va de pair avec le projet associatif de l’UNADEV, né d’une large concertation menée en 2020 avec l’ensemble des acteurs, partenaires, salariés et , adhérents et bénéficiaires de l’association. »
De l’importance de l’UNADEV de s’investir dans ce type d’actions
Lancer un appel à projets comme celui-ci doit également répondre à plusieurs objectifs que s’est fixés l’association. « Nous devons en effet réfléchir à la façon d’aller plus loin dans nos offres pour mieux répondre à l’évolution des besoins de nos bénéficiaires. Il s’agit également de multiplier les partenariats et notre visibilité, afin de devenir une ressource influente. Avec plus de poids, il est plus facile de défendre une cause. Enfin et surtout, par la mise en place de ce genre d’actions, cela nous oblige à poursuivre l’amélioration de nos pratiques d’association référente sur le sujet de la déficience visuelle. Nous nous devons en effet, d’être exemplaires ! » Et comme le précise Christophe Guérin : « L’UNADEV doit avoir un rôle d’impulsion, de pédagogie et de sensibilisation. L’une de ses missions est de donner de la visibilité à des sujets peu valorisés tels que l’emploi des personnes déficientes visuelles. »
L’emploi un ressort indispensable à l’autonomie
En France, 12 millions de personnes sont touchées par un handicap. Parmi elles, 1,5 million sont atteintes d’une déficience visuelle. 50 % des personnes en situation de handicap visuel sont sans emploi, contre 14 % pour les personnes en situation de handicap et 8 % pour l’ensemble de la population. Pour Magalie Gréa, cette situation en 2022 n’est plus acceptable : « Les entreprises connaissent peu ou pas le handicap visuel et un employeur privilégiera une personne handicapée moteur plutôt qu’un déficient visuel, car les contraintes lui semblent plus faciles à gérer. Alors qu’aujourd’hui, de nombreuses technologies permettent d’adapter très simplement des postes de travail.»
Pour Christophe Guérin « Cet appel à projets pourrait être le point de départ d’une dynamique, où les acteurs du domaine professionnel créent des actions communes, fédèrent leurs initiatives qui génèrent une émulation sur les problématiques concrètes liées à l’emploi des personnes aveugles. « Nous attendons des réponses concrètes avec de vraies solutions, que l’on puisse inscrire dans le temps… »
En effet, comme le précise Magalie Gréa : « Aujourd’hui, des outils métiers indispensables en bureautique, tels que Excel, des logiciels de congés, de bons de commande ne sont toujours pas accessibles aux non-voyants. Même s’il existe des moyens d’adapter certaines applications grâce notamment à la synthèse vocale, aucun de ces dispositifs n’a été pensé dès le départ pour une accessibilité à tous. Nous souhaitons vivement que les réponses à notre appel à projets apportent des solutions pratiques aux personnes non ou malvoyantes. Dans un monde idéal, j’aimerais que l’on ne se pose plus la question sur l’avenir de son enfant déficient visuel, que l’on sache qu’il pourra suivre une formation adaptée et surtout qu’il trouvera facilement un emploi grâce aux organismes ressources mis à sa disposition. »