Émission « A vous de voir » : L’art du flou
Ce nouvel épisode « A vous de voir » s’intéresse ce mois-ci aux déficients visuels ni vraiment aveugles ni vraiment voyants. Le grand public l’ignore, mais en général, la plupart des personnes qui se déplacent avec une canne ne sont pas aveugles, mais malvoyantes. Et ce handicap qu’on dit invisible concerne plus d’un million de français, contre 61 000 personnes atteintes de cécité totale.
Visionnez l’émission « A Vous de Voir » du 5 décembre 2022.
Anna, Olivier, Sarah et Nicolas sont malvoyants. Comme tous les malvoyants, ils voient mal, mais chacun à leur façon. Ce handicap, très spécifique en fonction des personnes, varie en effet en fonction des pathologies mais aussi du contexte visuel. Certains ont une vision partielle, d’autres une vision globale mais ne voient pas les détails. Fatigués d’expliquer à leur entourage ce qu’ils distinguent exactement, de nombreux malvoyants préfèrent d’ailleurs faire comme s’ils voyaient… ou carrément dire qu’ils sont totalement aveugles.
Comment gère-t-on l’évolution de sa malvoyance vers la cécité ? Pour Nicolas, cette maladie cécitante est une histoire de famille. Son oncle atteint de la même pathologie est un jour devenu aveugle, ce qui ne l’a pas empêché de réussir sa vie, personnelle et professionnelle, voire même d’obtenir un prix de littérature… Un avenir rassurant pour Nicolas qui profite chaque jour du peu de vision qu’il lui reste.
Comment vit-on avec ce handicap invisible ? Est-il facile de partager sa vie avec un autre malvoyant, dont la vision est complètement différente de la nôtre ? Anna et Olivier partagent leur quotidien de malvoyants et nous expliquent avec beaucoup d’humour, la complémentarité de leur handicap.
Que ressent-on en utilisant une canne au quotidien, en passant ainsi pour aveugle aux yeux du grand public ? Sarah qui utilise une canne blanche depuis ses 18 ans, n’ose plus sortir son mobile dans le métro une fois assise. En effet, il n’est pas rare qu’on l’accuse d’être une fausse aveugle qui utilise une canne pour bénéficier des places réservées aux personnes en situation de handicap.
Pour chacun d’entre eux, la malvoyance reste un entre-deux compliqué , certains en viennent même à se demander si être aveugle pour l’entourage ne serait finalement plus clair à comprendre.